Monsieur BOURRELY était un homme à l’accent du sud-ouest. Il
avait une cicatrice sous le nez, un sifflet d’arbitre de rugby, et était l’enseignant
de CM2 et le Directeur de l’Ecole Communale Amédée AUTRAN à Marseille.
Tous les matins, il était au portail pour accueillir les
élèves. L’hiver, lorsque nos mamans nous mettaient une casquette avec les
rabats sur les oreilles pour le pas avoir froid, il fallait penser à l’enlever
en passant devant lui et en disant bonjour. Sinon de sa grosse voix, il nous
rappelait ce rudiment de politesse.
Nous entrions en classe, et sur le tableau, il y avait une
phrase d’une écriture scolaire, parfaite, de celle que l’on retrouve aujourd’hui
dans les gammes vintage des magasins Bio Bobos. Mais c’était lui qui l’avait
écrite.
« Qui vole un œuf, vole un bœuf »
« Bien mal acquis, ne profite jamais »
C’était notre première leçon de la journée, la leçon de
morale. elle n’était ni laïque, ni Républicaine, ni soutenue
par quelque adjectif. Juste de la morale.
A cette époque, Monsieur BOURRELY donnait les plus beaux
coups de pied au cul de mon existence en toute impunité. Mais il les distribuait avec justice et amour républicain de son prochain.
Personne n’aurait osé raconter qu’il avait été puni en
classe de peur de récolter une punition supplémentaire à la maison.
Monsieur BOURRELY « donnait des verbes » par 5.
Il avait une fois puni un élève qui avait bruyamment laissé
échapper une flatulence en lui faisant
conjuguer le verbe « Parfumer l’atmosphère » à tous les temps 5 fois.
Monsieur BOURRELY avait une méthode impeccable pour mettre des 10 sur 10 aux dictées.
En marchant dans les allées de la classe, il surveillait ce
que nous écrivions, pendant cet exercice hebdomadaire. Lorsque nous faisions
une faute sur un mot, un verbe appris dans la semaine, nous prenions une claque,
qui nous alertait. Et hop, nous corrigions pour ne pas en prendre une autre
lorsqu’il repassait.
Monsieur BOURRELY nous traitait de « Bricoleur ! »
c’était l’insulte suprême.
C’était l’école de la République, des encriers, des tableaux
noirs, des cartes de France multicolores, des départements qu’on apprenait par cœur.
C’était l’Ecole de la Liberté, de l’Egalité et de la
Fraternité.
Plus tard j’ai connu l’école confessionnelle, Lacordaire
chez les Dominicains à Marseille
Monsieur BOURRELY n’était plus là, mais il y avait Jean DE
VITA et son coup de pied au cul
légendaire, et José BARTOLOMEI qui avait, lui aussi la main leste. Bref les mêmes recettes.
Je n’ai pas vu beaucoup de différence entre les deux écoles.
Je pense avoir mérité toutes les sanctions qui m’ont été
infligées.
Je sais que les enseignants dont je parle à travers les noms
des directeurs que j’ai cités avaient tous, l’amour du métier et l’amour des
gamins.
J’ai déjà rendu un hommage à Lucie dans un article précédent,
je ne pensais pas à l’occasion d’une ineptie lue sur Facebook avoir à refaire
un article sur l’école.
Jean DE VITA que j’ai revu il y a peu à l’occasion d’une
soirée d’anciens élèves me disait « Le rectorat nous a informé que le coup
de pied au cul n’avait plus aucune vertu pédagogique ».
La vraie réforme consisterait à en donner aux parents pour commencer,
car on ne doit pas déléguer l’éducation aux enseignants, les enseignants
enseignent, les parents éduquent.
Il faut en donner aux politiques. A force de ne pas choquer
et de faire du politiquement correct, on qualifie, justifie, embellit, etc….
La morale laïque ! pourquoi ce pléonasme ?
Si elle est enseignée dans l’école de la république, elle
est laïque.
C’est le nouveau combat des calotins, qui cumulent les
phobies :
Islamophobie, homophobie, Xénophobie etc….
Les voilà maintenant en train de lutter contre la morale laïque.
Je rappellerai à ces gens que notre beau pays donne aux parents
le choix de l’enseignement pour leurs enfants.
Il y a dans ce beau pays de France des établissements
confessionnels.
Quelle que soit sa religion on trouve son bonheur.
A ceux-là je dis :
Alors pourquoi vous sentez-vous obligés de nous casser les couilles
avec des réflexions sur le qualificatif mis après le mot « Morale » ?
Aux Politiques je dis
Alors pourquoi vous sentez-vous obligés de nous casser les
couilles en ajoutant un qualificatif après
le mot « Morale » ?
Et à tous je dis :
Aussi longtemps que nos impôts permettront à tous d’avoir l’enseignement
que nous choisissons librement pour nos enfants, arrêtons de faire chier le
monde sur l’école publique.
Qu’elle reste Laïque, Gratuite et obligatoire, qu’elle aide à former
son esprit critique, sa personnalité, que cette école traite toutes et tous
avec respect, dignité. Que cette école soit un rempart impénétrable aux
idéologies religieuses.
BREF, au lieu de gueuler, foutez vos gosses où vous voulez et
arrêtez de faire chier le monde avec des détails !
un seul détail : en France l'école N'EST PAS obligatoire, seule l'instruction l'est.
RépondreSupprimerCertes , en France , les lois de 1881/1882 instaurent , en effet une obligation d'instruction jusqu'à 16 ans et non de scolarisation . Libres aux parents qui en ont les moyens de payer des précepteurs à leurs enfants...libres aussi aux parents qui savent tout, et surtout qui en savent plus que les professeurs ( c'est du moins ce qu'ils prétendent, de plus en plus ,de nos jours ) d'instruire leurs enfants eux-mêmes . Les nouvelles générations de parents ( pas tous heureusement ) ne comprennent pas que ,pour l'intérêt de leur enfant , il est important qu'un réel partenariat, basé sur le respect et la confiance ,s'établisse entre parents et enseignants...Pour certains et de plus en plus , leur enfant est un génie incompris et les " profs" sont méchants .Cela peut sembler caricatural , à priori et pourtant , rien n'est exagéré !! Tirer l'oreille d'un gamin est aujourd'hui passible ...des galères ! Bon là ,j'exagère un peu , mais on a vu ces dernières années des parents porter plainte pour moins que cela !!...exemple: un carnet demandé a un élève qui refuse de le donner , le professeur le lui prend des mains , l'élève se plaint à sa maman , prétextant que le "prof" l'a griffé , alors que c'est lui-même qui l'a fait et... qui croyez-vous que la maman ait cru ? ...eh bien , sa "fifille" bien sùr , et le professeur s'est retrouvé avec une plainte pour atteinte à mineur! La maman a porté plainte sans chercher à rencontrer le professeur , ni même le chef d'établissement !! Ces parents sont allés directement au commissariat car , bien sûr , leur enfant ne ment jamais !! Des parents-éducateurs , j'en doute beaucoup !! Simple anecdote mais reflètant , hélas , un climat de plus en plus délétère !!
SupprimerJe trouve le " coup de gueule " de Franz très salutaire et adhère en tous points à ses propos .
La morale laïque à l'école ...quelle " morale des temps modernes?" Et" patati et patata ". Et ça palabre et ça nuance :" enseignement laïque de la morale" ou " morale laïque" pour ne pas émouvoir certains et ne pas promouvoir la morale républicaine . Les " profs" seront formés à la " laïcité" . Quesako ? Tu as raison : " pourquoi vous sentez-vous obligés de nous casser les couilles sur le qualificatif mis après morale ?" Et si on écrivait au tableau noir " Liberté . Egalité .Fraternité "( et qu'ils ne soient pas de vains mots !)... et si on ajoutait :" Aime ton prochain comme toi-même " ( ah! , je sais c'est trop "catho", pour certains !!) et... " ne mens jamais... les yeux dans les yeux "et... " soyez des Hommes debout"!! J'arrête , je sens que je suis en train de m'énerver , je vais boire un coup à notre santé !!
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