jeudi 21 mars 2013

Un train peut en cacher un autre, une information doit en cacher une autre.




Je réagis à deux infos du JT de la 2 hier soir, et j’en profite pour vous demander si vous avez la même lecture que moi des contenus des infos sur les grands médias.
1ère Info : 5% de français de plus que l’année dernière renoncent à partir en vacances faute de moyen.
Vous remarquerez que le chiffre donné est celui d’une progression : 5%, chiffre donné à l’occasion du salon mondial du tourisme.
Le chiffre donné est volontairement faible. Pour le comprendre, il faut aller chercher dans les stats de l’année dernière. 54% des français n’étaient pas partis.
A suivi, un reportage sur les nouvelles tendances de vacances, d’hébergement etc…. Je poserai la question différemment.
Comment se porte l’industrie du tourisme ? Si moins de gens partent en vacances, il y aura moins de salariés saisonniers, moins de salaires, plus de gens au chômage, moins de cotisations dans les caisses, moins de chiffre d’affaire etc….
D’un côté, nous touchons du doigt les conséquences de la crise que nous imposent les banques, le capital et la gloutonnerie des actionnaires toujours plus avides de profit.
D’un autre, nous mesurons l’effet de l’arrivée de grands groupes dans ce qui n’est plus un secteur d’activité mais un marché, une industrie et une source de profit.
Ces gens préfèrent augmenter leurs marges avec moins de monde mais payant plus cher, plutôt que de pratiquer des justes prix pour permettre au plus grand nombre de partir en congés.
Mais qu’a-t-on fait des luttes de 1936 ?

Reste ce que je croyais être un refuge : le tourisme social.

Peut-on encore  qualifier d’Association de Tourisme Social un organisme qui pratique les mêmes prix que les grands groupes privés ?
Je vous encourage à aller feuilleter les brochures des grands noms de ce secteur, sans exception (Touristra, VVF, VTF, Ligue de l’enseignement etc…) et vous verrez qu’il vous en coûtera au mois de juillet plus de 700 euros par personne pour une semaine dans un centre de vacances qui n’est pas au bord de mer. Hors transport évidemment.

Comment un couple avec 2 enfants peut mettre 2800 € pour une semaine ? Même avec un abondement du C.E de plus en plus réduit, avec les bons CAF, avec les chèques vacances etc….

Pas étonnant dans ces conditions que de plus en plus de français renoncent aux vacances.

L’austérité imposée par les gouvernements poussent à la ruine des pans entiers de notre économie.
Chaque fois qu’on stigmatise un automobiliste en le qualifiant de pollueur et d’assassin, chaque fois qu’on lui invente une nouvelle taxe, qu'on implante un nouveau radar, c’est un emploi dans l’automobile qu’on menace.
Chaque fois qu’on pousse les usines à la fermeture, en ne favorisant pas une hausse des salaires et en ne créant pas d’emploi, ce sont des emplois par milliers qu’on sacrifie par effet domino.

Puis pour cacher cette info, on nous dit : Ce jour est l’anniversaire des parapluies de Cherbourg.

Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre ?

Reportage sur la fabrication de parapluies,  bio de Jacques DEMY. 

Faites un tour sur la boutique, le pébroque coûte entre 100 et 300 €. Tu n’as pas les moyens de te payer des vacances, mais pour un label, "véritable CHERBOURG", tu dois pouvoir faire un effort.
Si par bonheur, vous en avez un, maintenant que vous en connaissez le prix, mettez-le sur Ebay et échangez un petit coin de paradis contre un coin de parapluie. 100 € selon où vous allez, si vous partez, ne couvriront peut-être pas le péage

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